France, nous revoilà !
Publié le 1 Juin 2012
Dernière semaine avant la maison, derniers coups de pédales en France. Ce dimanche matin, lorsque nous partons de notre dernier bivouac en altitude et à l'étranger, nous savons que derrière les montagnes qui nous entourent, il y a la France. Tout le monde est donc très motivé. De plus une bonne, une très bonne surprise attend les enfants au col. Mais cela, ils ne le savent pas encore...
J'ai bien insisté la veille et voulu continuer pour faire une bonne partie de la montée malgré les "non, on a assez pédalé pour aujourd'hui" et les " mais on n'est pas pressés", je tiens bon, arguant que je n'ai pas envie d'avoir toute la montée devant moi demain... et comme je ne suis pas du tout, mais alors pas du tout têtue, je l'emporte !
Nous avons bien avancé, nous ne sommes pas pressés et je fais même un peu traîner le départ. "Décidément, ces parents ne savent jamais ce qu'ils veulent, il faut se dépêcher mais quand on est prêt, ce sont eux que l'on attend." Le signal du départ est enfin donné. Une heure après, la route longe la frontière, marquée par des bornes en pierre. Nous arrêtons les vélos et filons sur le sol français !
Mais bon, il nous faut encore continuer un peu,la route est toujours côté espagnol et le col est un peu plus haut ! Dans les derniers lacets, Léna me dit:
"Tiens, on nous prend en photos" ( jusque là, on est plutôt habitués !)
"mais tu as vu maman, le monsieur , il ressemble à Pépé"
" ah oui ça, c'est rigolo"
"Eh, mais il embrasse Cédric ( qui évidemment a un kilomètre d'avance sur nous dans les derniers virages)... mais si c'est bien lui !"
Jean , le père de Philippe et Nadine sont venus nous accueillir au col et nous ont préparé un bon pique nique, avec tables et chaises en plus ! Thomas le petit fils de Nadine est là aussi et tout le monde est ravi de se retrouver. Nous voulons faire une superbe photo devant le panneau France pour marquer notre retour, mais .... RIEN, pas de pancarte France, rien n'indique ici que nous avons quitté l'Espagne ! Décidément, les photos sous les panneaux frontières ne sont pas pour nous ! Par contre certans signes ne trompent pas, Jean a pensé à tout et là pas de doute, nous sommes bien en France :
Nous déjeunons tranquilles, les petits courent comme des cabris et font des batailles de pommes de pins pendant que nous discutons, discutons. Comme le temps se couvre et que le brouillard arrive, nous enfourchons les vélos pour rejoindre Arette. Léna, et Nicolas emboîtent le pas à Thomas et font la descente au chaud dans la voiture. Nous continuerons notre discussion tout l'après-midi dans un café fort sympathique, où la serveuse nous offrira des bouteilles de jus de fruits pour continuer la route et nous féliciter. Jean, Nadine et Thomas repartent après avoir pris soin de remplir nos sacoches et de me délester des cailloux divers et variés que Léna ramasse depuis des mois. Nous les retrouverons dans moins d'une semaine lors de notre arrivée.
Les jours suivants défilent à toute allure. Nous sommes sur les contreforts des Pyrénées, dans les sous bois, et les petits villages de montagne. Qu'il est bon de parler français sans avoir à réfléchir, mais nous aurons un peu de mal les premiers jours, lançant des "Hola, buenos dias" à tous ceux que nous croisons avant de nous reprendre.
Nous pensions mettre 4 jours pour arriver à Saint Gaudens mais sommes finalement très en avance. Nous faisons donc un petit détour d'abord par la Belgique !
Nous immortalisons enfin notre passage sous le panneau Haute Garonne, nous revoilà vraiment chez nous! Nous nous réhabituons doucement ; deux derniers soirs ou nous dormons dans les tentes, puis nous les rangeons pour la dernière fois. A partir de maintenant , nous sommes attendus et retrouvons avec beaucoup de plaisir la gastronomie française et ses vins. C'est fou comme , on se réhabitue vite, mais il faut aussi dire que ces derniers jours, nous nous sommes beaucoup entraînés !
D'abord chez Dominique et Arlette à Saint Gaudens, puis chez mon frère dans l'Ariège. Sa maison n'était pas sur la route mais nous ne sommes plus à 50 kilomètres près et profitons de notre avance pour avoir le plaisir de les retrouver un peu plus tôt. Mon père est là aussi et ma nièce viendra nous rejoindre.
Sentiments étranges, le voyage n'est pas encore fini mais nous nous retrouvons comme si nous nous étions quittés la veille ! Là encore nous avons tant de choses à nous dire, les journées seront occupées par parler, manger, parler, manger, le tout entrecoupé d'un saut dans la piscine pour ne pas perdre notre entraînement à quelques jours de la dernière ligne droite. Et puis Marilèna, mettra enfin un peu d'ordre dans la chevelure de ses petits neveux et nièces. Tu peux être rassuré Pierrick, toute trace de laisser aller a disparu et on ne peut plus confondre nos enfants !!!
Ce programme nous plaît bien, mais nous sommes aussi ravis de reprendre nos vélos et savourons les presque derniers kilomètres, partagés entre la joie de vous revoir, et déjà un peu de nostalgie de cette vie de liberté.
J-1 ce soir, nous le passons chez Patricia une amie et Flavie, sa fille, trop contente de retrouver Margaux. Nous fignolons notre entraînement, discussion à bâtons rompus autour d'un bon repas. Et nous aurons du mal à aller dormir
Demain, demain sera un autre jour, un jour que nous attendons tous et qui nous paraît encore un peu irréel, mais heureusement je cru comprendre que nous ne serions pas tout seuls.
Nous avons reçu beaucoup de messages ces dernières semaines, messages fort sympathiques, de la famille, d'amis, ou d'inconnus qui nous ont suivi sur le blog. Nous n'avons pas eu le temps de vous répondre mais tous nous ont beaucoup touchés et nous prendrons le temps, si vous avez un peu de patience pour vous écrire... et puis aussi pour vous raconter le fin de ce beau voyage... mais cela aussi, ce sera un autre jour ...