Plongée sur le Pacifique

Publié le 12 Mai 2012

Nous sommes à Huacachina, petite oasis dans le désert du Pacifique. Nous vous avions laissé à Puquio, non loin des derniers sommets andins. Il nous faudra deux demi-journées pour remonter jusqu’à Pampa Galeras. Deux demi-journées à pédaler pour gagner peu à peu les quelques mètres jusqu’au col. Mais au moins cette fois-là, nous savons que nous ne les montons pas pour rien et qu’une belle récompense nous attend au sommet. La route est tranquille, étonnamment peu fréquentée  et remonte une vallée couverte de cultures.

049 au revoir Puquio059 Ca monte encore !

Un dernier bivouac à plus de 3500 m ou nous croyons être seuls, mais une petite vieille y passera avec ses vaches quelques minutes plus tard, surprise de nous trouver là !

    055 dernier bivouac en altitude 056

 La montée est finalement plus facile que nous le pensions, serions-nous un peu entraînés ? Et puis ça y est, nous voilà enfin à Pampa Galeras, dernier col à 4200 mètres. Depuis  2 mois, nous avons franchi plus d’une vingtaine de cols au-dessus de 4000 mètres, et ces derniers 12 jours, ce sont plus de 9000 m de dénivelé  positif que nous avons gravi. Nous attendions tous ce moment depuis longtemps, depuis notre première petite descente sur Privas, il y a un an en Ardèche. Les enfants en parlaient sans cesse pour se motiver dans les montées. Devant nous le ciel bleu du Pacifique, finies les pluies et les orages qui menacent le soir, nous allons vers le désert. Je sais déjà que je vais regretter ces deux mois passés en altitude, dans un air pur, avec une luminosité et des paysages fabuleux.       

Devant nous 80 kilomètres de descente jusqu’à Nazca, 80 kilomètres avec juste quelques coups de pédales à donner pour les premiers. Ensuite, nous nous laisserons porter, dévalant plus de 3500 mètres d’altitude.  Nous sommes ici au royaume des vigognes, dans la réserve de Pampa Galeras, elles relèvent la tête et nous observent, surprises par ces étranges vélos et ces 6 pédaleurs fous de joie qui filent à vive allure.

 

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        Que ce panneau nous plaît !!!

 

 

Nous passons en quelques heures de la fraîcheur des sommets au désert. L´herbe verte qui couvre les plateaux devient de plus en plus rare et nous voilà peu à peu entourés de terre, un paysage sec, fait de terre et de pierres. Pas une herbe n’y pousse et nous avons l’impression de rouler sur la lune ! Mais toujours sans effort, des courbes, des virages, nous apprécions beaucoup !

 

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Nous gagnons peu à peu la côte Ouest, mais n’avons toujours pas vu le Pacifique, caché par la brume qui enveloppe tout le paysage.

 

 069 On a roulé sur la lune  070

 

Ce soir-là nous nous arrêterons à Nasca. Le contraste est brutal, nous voilà de nouveau dans la ville avec son bruit, sa pollution, ses rues animées tard le soir. Finies les femmes en costume traditionnel avec leur beau tissu noué autour des épaules, finis les animaux que nous croisions en liberté sur les plateaux. Cette cacophonie nous étourdit et nous fuyons rapidement la ville le lendemain.    

Nous sommes dans le désert de Nasca, un ruban de goudron et tout autour pierres et terre, sans rien, hormis le long des quelques rios, où d’astucieux systèmes d’irrigation permettent de tout cultiver depuis des millénaires. Mais sur notre route, pas un arbre, pas une ombre, et le paysage est peu changeant.

074  078 champs de figuiers de barbarie

Nasca est connu pour ses immenses géoglyphes dessinés sur le sol. D’immenses figures géométriques  et d’animaux, de plusieurs centaines de mètres visibles en avion. Découvertes  dans les années 1940 par un scientifique américain qui les survolait, elles passionnèrent une allemande, Maria Reiche qui leur consacra sa vie. Leur signification reste incertaine, et plusieurs explications sont encore en vigueur. Pour Maria Reiche, elles font partie d’un calendrier astronomique réalisé par la culture Nasca, témoignant des évènements importants et servant à adresser des messages aux dieux. Pour d’autres, il pourrait s’agir de chemins de pèlerinage ou de chemins qui convergeaient vers des points d'eaux.  Il est possible de les observer du ciel grâce à un vol hors de prix, mais nous nous contenterons des miradors. Un premier naturel, le sommet d’une petite colline, nous laisse entre apercevoir quelques tracés rectilignes. Quelques centaines de mètres plus loin, une tour nous montrera « los Manos » et « l’arbol », c’est déjà un peu plus parlant.

 

075 lignes de Nazca  076 Los manos

 

Les autres géoglyphes de Nasca ne s’apprécient que des airs. Mais nous découvrirons d’autres figures moins connues.  Nous nous arrêtons pique-niquer à l’ombre du Musée de Maria Reiche, seul endroit où quelques arbres nous protègent de la chaleur implacable. Un des gardiens du musée vient discuter avec nous. Il nous conseille de nous arrêter quelques kilomètres plus loin pour observer les géoglyphes de Palpa. Nous trouverons sans difficulté le mirador qui jouxte notre route. Un minuscule musée explique le travail de restauration qui a permis de rendre vie à ces figures. Elles datent de la civilisation Paracas, plus ancienne que celle des Nascas. Sur le flanc d’une montagne, 13 figures montrent une famille, un chasseur, un hibou et d’autres éléments de la vie quotidienne. Abîmées par les routes qui passaient sur le site, elles furent recomposées utilisant la méthode ancestrale, en enlevant les pierres du dessus pour laisser apparaitre la terre plus claire. Elles sont très peu profonde ( 3-4 cm) et l’absence de pluie dans ce désert leur a permis de traverser les millénaires.

 

081  080 geoglyphes de Palpa


Il nous faudra encore une journée pour atteindre Huacachina, une journée à pédaler sur un ruban d’asphalte au milieu du désert. Les quelques arbres rencontrés initialement disparaîtront pour laisser place à la terre et au sable. Rien sur des kilomètres, sauf parfois une habitation isolée dans le sable avec des airs de «  Bagdad café ».

 

079  089 de l'ombre !

                                                                                                                brin d'ombre pour la pause déjeuner !

                                                  

Et nous voila enfin dans l'oasis tant attendue. Petit bijou au milieu du désert. Une lentille verte, entourée de palmier et tout autour des dunes de sable. Cédric attendait cette pause depuis longtemps, car nous allons y faire du surf des sables. Ou plutôt lui, car nous, nous nous contenterons de glisser sur les planches. Et c'est l'occasion d'une journée de repos, bienvenue après tous ces kilomètres. Ah que le voyage est dur. Une belle piscine bleue azur nous tend les bras. Le lieu est étonnament calme, nous sommes quasi seul dans l'hotel. Autant dire que la journée fut difficile !!!

 

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En fin d'après midi, nous partons avec nos planches sous les bras pour gravir les dunes. Il est possible de la faire en buggy, mais nous les trouvons beaucoup trop bruyants et polluants. La montée au soleil déclinant sera bien plus agréable, et nous passerons un moment de franche rigolade tous ensemble, tout en admirant ces magnifiques dunes.

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

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Rédigé par allonsvoirsilaterreestronde

Publié dans #PEROU

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I
magnifique! Voir ces tracés est sur ma liste de truc à faire. Le surf sur le sable au couché du soleil ROYAL ! Et chapeau bas pour vos 9000m de dénivelé positif, vous êtes prêt pour le tour de<br /> France ! à bientôt, biz.
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L
Bien Chers Tous,<br /> Nous nous réjouissons pour vous de ces moments de détente dans un paysage magnifique. Quelle maîtrise pour Cédric dans ses descentes, Nicolas semble plus prudent ... La réadaptation avec la<br /> "civilisation" va être difficile. A bientôt. Nous attendons les dernières informations. Bises.<br /> Nanou & Pierre.
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F
les travaux des pistes cyclables n'étant pas encore terminés(voir à peine commencés) ! je vais suggérer à mon élu de mari d'ajouter des pentes et des cols à 4.000 m pour ne pas vous dépaysés. Vous<br /> allez vous ennuyer sur les routes plates de Roques et Toulouse.<br /> Profitez bien de vos dernier jours avant de rejoindre le vieux continent, l'Europe ! Bises Flo
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E
Bon Sandrine, si tu fais les répliques ironiques maintenant ... Oui, c'est vrai, ca l'air d'etre vraiment dur ce voyage.<br /> <br /> Je ne connaissais pas les geolyphes de Nazca. Décidément, vous avez bien choisi vos pays, car une fois de plus, telle une agence de voyage, ces articles donnent envies d'"aller voir" comme dirait<br /> Jacques Brel.
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M
Contente de voir que vous retrouvez enfin la chaleur.<br /> <br /> D'après ce que je peux lire vous allez avoir du mal à vous réadapter au bruit de la ville citadine. Bon vous allez avoir un bon entraînement en traversant l'Espagne car nous sommes tout sauf<br /> discrets et silencieux.<br /> <br /> Au fait où aviez-vous caché le surf et les planches?... Cédric a fait des envieux, non pas moi, Etienne et je pense bientôt Emiliano qui n'a pas encore vu la vidéo.<br /> <br /> Bonne route<br /> <br /> Mónica
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