Premières impressions boliviennes
Publié le 8 Mars 2012
Partis de Yavi tôt le matin, nous faisons une pause déjeuner à La Quiaca avant de nous diriger vers la frontière. Nous avions peur d’y passer du temps, mais jamais passage n’aura été aussi rapide. 10 minutes côté argentin, une centaine de mètres et le poste bolivien. Petite frayeur, il y a une file interminable de plus de 100 mètres de gens qui attendent. Mais cela c’est pour la sortie, pour entrer en Bolivie, le guichet est vide, le douanier ne souhaite même pas voir les enfants qui sont restés dehors avec les vélos ! Nous voilà donc en Bolivie, et en plus nous avons gagné une heure de décalage avec l’Argentine. Cela nous laissera malgré tout le temps d'observer les boliviens qui courrent d'un bout à l'autre de la frontiere pour charger quelques marchandises et gagner quelques bolivianos. Ici étrangement, on peut passer d'un pays à l'autre sans formalités simplement pour aller faire ses courses !
Nous mettrons moins de 2 jours pour rejoindre Tupiza, la route est encore une fois splendide, même si l’Altiplano n’a plus rien de plat, montées, descentes s’enchainent sans relâche, et c’est en fini du doux dénivelé de l’Argentine, ici nous filons vers le bas et nous arrêtons aussi vite pour reprendre la montée. Mais surprise de taille et particulièrement agréable, la route que nous pensions être une piste délabrée vient d’être asphaltée d’un bout à l’autre, c’est donc sur un superbe ruban lisse que nous avançons, sans poussière et avec une circulation minime. Margaux est ravie car Léna très motivée prend à plusieurs reprises le vélo de sa soeur.
Ici aussi la saison des pluies a été et est encore particulièrement abondante cette année. Le plateau est donc très vert avec des arbres et de grandes fleurs jaunes un peu partout. Nous bivouaquerons d’ailleurs au bord d’une rivière sur de l´herbe. Le lit doublera pendant la nuit, emportant même une petite partie du replat ou nous sommes, mais heureusement Philippe vigilant, nous avait installés plus haut. Nous croisons pleins de petits villages en adobe, dont plusieurs semble abandonnés.
Nous suivons une première vallée, passons un col et suivons une deuxième. La descente sur celle-ci est un vrai régal. Nous y ferons une rencontre surprenante, plusieurs tractions Citroën françaises, les premières nous snoberont mais les dernières s’arrêtent pour discuter un peu. Ils font une boucle en Amérique du Sud et sont heureux de quitter la Bolivie qui a mis à mal les moteurs et les voitures. Il est vrai que l’essence bolivienne ne devrait pas nous poser trop de problèmes !
Peu après nous nous abritons sous le préau d’une école elle aussi désaffectée pour laisser passer l’orage. La pauvrete ici est criante, et de nombreux enfants de l’âge des nôtres travaillent seuls ou avec leurs parents. Nous arriverons en fin d’après midi dans la tranquille Tupiza, qui est pour l’instant inondée, plus de 10 cm d’eau boueuse dévale les rues. Nous y restons 2 jours le temps d'organiser la suite du voyage, de mettre a jour l'album photo sur l'Argentine et de faire faire quelques travaux de coutures et de coordonnerie !
Nous en repartirons demain en abandonnant nos vélos. Après avoir goûté aux joies du cheval, nous avons décidés de changer de montures. La région s’y prête bien et nous nous sommes donc transformés en cow boys pour une matinée, nous baladant dans des paysages de canyons à la terre rouge, digne du Far West. Cédric et Margaux maîtrisent maintenant bien et ont filé au galop à plusieurs reprises. Avec un peu d’escalade dans le canyon de l’Inca le long d’une cascade, la matinée a bien plu à tous.
La suite se fera donc en …. voiture ! Le Sud Lipez où nous allons est un désert souvent sableux avec de longues distances sans eau ni nourriture, très peu pour nous. Nous souhaitons profiter de toutes ses merveilles et y partons demain pour 4 jours, nos vélos nous rejoindront sagement à Uyuni la semaine prochaine. La pluie a mis à mal les routes et notre grande famille outrepassait déjà le chargement habituel des jeeps. Ils voyageront donc séparément.