Vers le Nord
Publié le 30 Janvier 2012
Ilots de verdure dans une nature toujours tres aride, nous croisons de plus en plus de villages tres verts. Finis les maisonnettes balayees par le sable. Les villages, irrigues, par d'astucieux systemes de canaux qui sillonnent les rues abondent de vignes, pêchers, et fleurs magnifiques. Nous faisons de grandes journees de velos, toujours en compagnie de notre couple prefere de pedaleurs: Emma et Aurel, outre de motiver les enfants, ils ont toujours le mot pour rire, le sourire, la bonne humeur et nous aident bien dans les montees ! il va falloir trouver un moyen de les kidnapper jusqu'a la fin du voyage !
Ici les routes sont droites,parfaites pour travailler la geometrie, car elles nous donnent un bon apercu de l’infinitude de la droite. 25 kilometres parfaitement droit, un virage et a nouveau plus de 20 kilometres parfaitement droit. C’est ce que nous avons eu certains jours.
Heureusement les montagnes autour agrementent un peu le paysage. La vegetation aride, l’est pourtant un peu moins que plus au Sud. Mais il est toujours difficile de trouver de l’ombre a midi, sauf quand nous sommes dans un village. Nous prenons tranquillement de l’altitude et la temperature est du coup plus supportable. Le temps un peu couvert pendant quelques jours y est aussi pour quelque chose. Nous eviterons les premiers soirs de camper car des orages surviennent en fin de soiree. Nous en avons eu un particulierement violent a Chilecito, la veille de notre depart, heureusement dans le confort d’une maison. Ce sont des tempetes electriques, nous a t on dit et elles sont vraiment impressionantes. Des dizaines d’eclairs strient le ciel en meme temps, realisant un vrai feu d'artifice, nous etions ravis de ne pas être sous la tente, surtout quand la foudre assourdiaante a frappe la ville. Nous nous arretons donc dans des hospedaje, parfois pittoresques ! A Pituil, les poules, chiens et autres volatiles ont leurs habitudes et aimerait bien partager le lieu avec nous, mais egoistes, nous les en chasserons rapidement !
Nous nous arreterons dans un petit coin tres sympathique, Hebert essaye de developper le tourisme agro rural et accueille des colonies de vacances. Il n’y en a pas le jour ou nous nous y arretons, mais tout est fait pour les enfants et le vert de l’herbe ou poser la tente est bien agreable. Il leur donne immediatement des cannes a pêche, sort les jeux de cirques et leur fera faire un tour de tyrolienne. Les enfants auraient bien fini le voyage la bas.
Nous dormirons aussi pres d’eaux thermales a Hualfin. Nous avions prevu d’y rester deux ou trois jours mais le lieu n’est guere accueillant. Comme dans beaucoup d’endroit ici, la terre seche est omni presente et l’acces par une piste a la fin d’une journee deja chargee ne sera pas facile. Un chemin defonce tres raide ou nous peinons, puis des rivieres a traverser. Il n’y a pas d’ombre. Heureusement, l’emplacement au creux d’un cirque et les douches vraiment chaudes compenseront le reste.
Un autre jour, ou nous avons deja beaucoup roule, enchainant plus de 30 kilometres de piste avec une cote, puis encore 40 kilometres asphaltes mais avec un vent de face tenace, nous dormirons dans la cour d'une petite maison isolee, a côte du puit ou la famille fait provision d'eau le soir. Point d'eau potable ici, il faut la faire bouillir apres l'avoir puisee. Nous avions echange queqlues mots avec le couple vivant ici quelques kilometres auparavant et ils nous avaient propose de nous ravitailler en eau. Nous y restons dormir n'ayant pas le courage de braver encore le vent sur plus de 15 kilometres.
Pituil, Salicas, Belen, Hualfin, nous mettrons une dizaine de jours pour arriver a Santa Maria. Nous sommes maintenant sur un plateau en altitude, apres avoir traverse des paysages toujours aussi beaux que varies.
Longeant parfois des roches rouges ou multicolores avant Hualfin puis Santa Maria, ou suivant un plateau en altitude ou la pluie des derniers jours a fait un pousser un peu d’herbe. Avec les sommets enneiges au loin, nous nous croirions parfois dans les Alpes, seuls les cactus viennent nous rappeler que la region est aride.
La route nationale 40 que nous suivons toujours se transforme par moments en piste, bien difficile. Les travaux sont en cours, mais il reste encore beaucoup a faire. Les orages de la region ne facilitent pas la tache. Nous passerons plusieurs gues heureusement sans trop d'eau, mais la largeur du lit des rios et les coulees de boue que nous apercevons laissent aisement imaginer la violence des elements.
Nous croiserons aussi une manifestation peu avant Belen. Les habitants empechent les camions de la mine de passer. Ils nous expliqueront qu'il y a une grosse exploitation miniere un peu plus haut dans les montagnes et les habitants se plaignent des effets de pollution de l'eau que cela entraine. Il y a egalement un projet d'ouvrir une autre mine sur une montagne sacree. Leur slogan est " notre eau vaut plus que de l'or" et le drapeau celui indigene. Nous croiserons plusieurs projets pour le maintien et la valorisation de la culture indigene et des traditions locales.
Et puis, il y a toujours les rencontres avec d'autres voyageurs. Pierre et Suzon sont partis de Salta, pour le Sud, habitues aux voyages a velo, ils connaissent deja l'Amerique du Sud. Ils en rencontres en route un autre couple. nord americain. Ce sera l'occasion de discuter un moment. Puis nous rencontrons enfin une autre famille a velo, qui nous aborde sur la place de Belen. Alice et Andoni voyagent depuis 1 an et demi avec Maia leur puce de 4 ans. Ils avaient deja fait un tour du monde en couple a velo et sont repartis en famille. Un petit Unai a fait son apparition et ils continuent avec ce tout petit bout de chou, en adaptant leur voyage. Nous passerons encore une soiree bien sympathique. Et decidement nous ne croisons que des francais ou francophones. Le dernier sera Nico parti du Canada, qui descend maintenant plus au Sud.